Lorsque j’ai décidé d’écrire ici des portraits de personnes qui m’inspiraient, j’ai tout de suite pensé à Kelly Bessis, parce qu’elle fait partie de ceux dont le contenu sur Instagram fait toujours du bien. Fondatrice de Dada la coloc, professeure de boxe, et influenceuse, Kelly déborde d’énergie, répond aux questions avec sincérité, et sourit énormément. J’ai eu la chance de passer quelques heures en sa compagnie, pour discuter de son parcours, et visiter Dada la coloc, un lieu unique à Paris, qui fusionne une salle de sport, un appartement cosy et une cuisine où on ne trouve que des bons produits.
Sur les réseaux sociaux, la jeune femme est encore (trop) souvent associée à la rupture amoureuse qu’elle à vécut en 2016, à quelques mois de son mariage, alors qu’elle participait à un programme de remise en forme animé par la coach fitness Lucile Woodward. C’est un peu fou, parce qu’il s’est passé tellement de choses dans la vie de Kelly depuis. L’acharnement qui consiste à expliquer son parcours par cet événement me dépasse donc un peu … et elle aussi, je crois.
L’élément déclencheur pour Kelly, c’est avant tout son voyage en Thaïlande, où elle est restée un mois, en 2017. Elle le décrit comme le moment où est née sa passion pour la boxe, qu’elle pratiquait alors jusqu’à 7 heures par jour. Précision importante : Kelly vit avec un pacemaker, on lui a toujours recommandé de ne pas monter sur un ring. À ce stade du récit, on comprend que cette nana est une combattante, dans tous les sens du terme. C’est sans doute pour cela que la boxe l’a attirée. Elle m’explique qu’elle était frustrée qu’on lui interdise cette discipline et qu’elle a voulu démontrer qu’elle pouvait y arriver, comme n’importe qui d’autre. C’est d’ailleurs un de ses mantras : “si je peux le faire, tous le monde peut le faire”. C’est parfois dans la contrainte qu’on découvre son potentiel et Kelly, parce qu’elle ne peut pas combattre à proprement parler, est devenue experte de tout ce qui se passe autour du combat. C’est ce qu’elle apprend aujourd’hui à ses élèves et qui donne une coloration fun et décalée à ses cours de boxe.
De retour en France, Kelly a envie de partager sa nouvelle passion. Elle quitte son CDI confortable et organise un premier week-end autour de la boxe en Bourgogne. Le concept est simple et restera le même chez Dada : plus qu’un cours de sport, c’est un moment d’échange et de convivialité que Kelly veut créer, autour de la boxe, du yoga, et de la cuisine. Le week-end est un succès et il l’encourage à persévérer. Elle donne alors des cours de boxe dans les parcs parisiens, pour 10 euros à peine. C’est important pour elle, sa démarche est guidée par l’envie de rendre accessible la boxe, qui est encore un sport luxueux, à un plus grand nombre.
En septembre 2017, Kelly ajoute une corde à son arc et devient chef d’entreprise en créant la société Eat, Boxe, Love. Ce sont les premiers balbutiement du projet Dada car, comme elle me l’explique, la coloc existe aujourd’hui grâce aux contraintes qu’elle a rencontrées avec son premier concept. Kelly passe alors beaucoup de temps au Perchoir, ce roof top un peu fou en plein coeur du marrais, et dans d’autres salles parisiennes, où elle anime des événements autour de l’univers de la boxe. Rapidement, elle se sent limitée parce que la location de salle ne lui permet pas d’être aussi flexible qu’elle le souhaiterait. C’est un budget et surtout, cela implique des horaires, et donc une impossibilité de prendre le temps d’échanger avec les élèves à la fin du cours.
Kelly veut quelque chose de différent, un endroit hyper modulable où les activités pourraient se croiser : cours de sport, brunch, conférences etc. Finalement, le projet est accéléré par la providence puisque c’est le premier appartement visité qui deviendra l’espace de Dada la Coloc. C’est un lieu qui ressemble à Kelly. Il est chaleureux et a été pensé pour qu’on s’y sente bien. Par exemple, il n’y a aucun miroir dans la pièce consacrée aux cours de sports, comme pour dire bye-bye aux complexes qui nous empêchent de nous éclater à 100% pendant qu’on se bouge. Les cours et tous les événements organisés chez Dada sont en partie sur donation. C’est à dire qu’on paye un prix fixe accessible au plus grand nombre et qu’au delà, chacun est libre de rajouter ce qu’il veut, l’idée étant de payer un prix juste. Kelly me précise qu’elle voulait que l’argent ne soit pas un problème entre elle et ceux qui passent la porte de la Coloc. On peut s’y rendre pour un cours de boxe, évidemment, mais aussi de danse ou de yoga. La cuisine est pleine de bons produits (bio) et permet de préparer des brunchs conviviaux. Kelly me précise encore qu’il y a des sessions “girl boss”, où on peut dialoguer avec des entrepreneuses. D’ailleurs, la vieille de mon passage à la coloc, c’était la créatrice de la marque Meuf, des “vêtements girlpower”, qui était là. J’ouvre des yeux émerveillée d’enfant parce que, j’aime beaucoup ce que propose cette marque.
Quand on passe un peu de temps avec Kelly, on comprend vite que Dada la Coloc est un concept qui correspond parfaitement à sa personnalité. Elle est généreuse, à tel point qu’elle nous accueille chez elle, littéralement puisqu’elle vit dans l’appartement, pour partager sa passion. Elle est sincère et n’a aucun problème avec l’échec, qu’elle sait dépasser pour mieux rebondir. Elle m’explique, avec un de ses sourires rayonnants, que ce qu’elle adore avec ce format de cours, c’est qu’il lui permet d’être dans un rapport plus humain avec les élèves, de partager des connaissances mais aussi de l’énergie et de l’humour.
Avant de partir, je lui demande ce qu’elle se donnerait comme conseil si, aujourd’hui, elle pouvait croiser celle qu’elle était plus jeune. Elle me répond que pour elle, c’est plus simple de s’arracher que de déprimer et que le meilleur conseil qui soit, c’est qu’il faut se réveiller tous les matins avec motivation et envie, qu’il faut travailler et se donner les moyens d’être heureux parce que, c’est un choix. On peut choisir d’être heureux ou malheureux, et Kelly à choisi la première option.
Il est déjà temps de partir et, après une dernière caresse à Marley, l’adorable carlin de Kelly, je sors de chez elle complètement reboostée. C’est certain, Kelly à un super pouvoir : elle transmet énormément d’énergie positive aux personnes qui la côtoie, et c’est tellement plus badass que de savoir voler.